La libéralisation des jeux en ligne dans le courant de l’année
Serpent de mer depuis plusieurs années maintenant, la question de la libéralisation des jeux d’argent en ligne en France est sur le point d’être en partie résolue. Bruxelles a menacé la France d’une forte amende au cas où elle n’ouvrirait pas le marché des jeux d’argent en ligne aux opérateurs privés.
Un projet de loi est en cours d’élaboration, bien que sa rédaction définitive soit sans cesse repoussée en raison de la complexité du sujet et de la grande diversité des problèmes que posent cette question. D’autre part sa soumission à l’Assemblée nationale, probablement au printemps, devrait susciter certains remous du côté de l’opposition. Puis le conseil des ministres statuera afin de nommer l’organisme qui sera habilité à donner les licences autorisant les sociétés à ouvrir leur salle de jeu d’argent en ligne.
Pas question pour le moment d’autoriser la roulette, le blackjack ou les machines à sous. Dans un premier temps la loi ne visera « que » les sites de paris, de poker ou de backgammon en ligne.
Quoi qu’il en soit les grands acteurs du marché du pari sportif sont dans les starting-blocks. Bwin vient de conclure un accord avec le groupe Amaury propriétaire de l’Equipe, en vue de l’ouverture du marché. Betclic et Unibet se préparent également à l’ouverture. TF1 serait en train d’élaborer sa propre plateforme de jeu en ligne.
D’après les spécialistes le chiffre d’affaire annuel du poker en ligne pourrait dépasser le milliard d’euros à lui seul.
Patrick Partouche, lui, n’a pas attendu la légalisation officielle pour lancer son propre site de poker et de pari en ligne. Le célèbre casinotier propose en effet depuis Novembre 2008 la première salle de poker en ligne française, mais aussi un site de pari sportif. La salle est dores et déjà fréquentée bien qu’ouverte… en toute illégalité car portant atteinte au monopole de la Française des jeux qui reste en vigueur jusqu’à la promulgation d’une loi clarifiant la situation.
Mais ce sont évidemment les concurrents du groupe Partouche qui ont tiré les premiers face à ce qu’ils considèrent comme une « distorsion de concurrence ». Frédérique Ruggieri, propriétaire du casino de Gujan-Mestras (Gironde) a saisi le tribunal de grande instance de Paris contre le groupe Partouche, avant que le tribunal de grande instance ne s’en remette au tribunal de commerce. L’affaire suit son cours.
Une chose est sûre, l’adoption d’une loi régulant l’activité des jeux d’argent en ligne devient plus urgente que jamais.